Dans un monde aussi instable que le notre il faut savoir se battre ! [Messaline]

La nuit était tombée, et encore une fois il pleuvait et il y avait de l’orage. Au moins, les élèves resteraient dans leur salle commune ou leur dortoir. Bon en gros il resterait dans leur maison et il y aurait moins de mondes dans les couloirs, et peut être que les professeurs ne sortiraient pas de leur bureau/chambre. La jeune fille n’avait pas envie de se retrouver dans le bureau de sa grand-mère avait un de ces mangemorts qui leur servaient de professeurs, si on peut appeler çà des professeurs, juste des existés de l’Endoloris et de l’Impero et aussi de l’Avada Kedavra …
Le dîner était passé, et elle avait encore une fois regretté de ne pas être à Gryffondor, maison de sa grand-mère et de celui qui faisait battre son cœur, Daniel Caine, si elle avait été une rouge et or elle aurait pu prendre ses repas avec lui, mais étant une Serdaigle elle ne pouvait que le voir à son autre table avec ses potes, et elle entourée de ses amis bleus et bronzes. Elle avait pris une bonne demi-heure avec lui avant de se décider à monter dans sa Tour. Il lui manquait déjà quand ils s’étaient séparés. Un peu plus elle aurait pleuré tellement elle était dingue de lui ! Mais dans quelques mois ils ne se sépareraient plus ! Ils se marieraient.

Et la revoilà maintenant entrain de marcher de nouveau dans les couloirs de l’Ecole de Magie alors qu’elle n’était pas du tout censée y être. L’adolescente était accompagnée de la Martinsson. Elles finirent par arriver devant un mur nu. Sans même regarder si on les épier ou pas elle fit le processus et une porte apparut. Liberty ouvrit sans un mot la porte laissant rentrer la sixième en premier.

La salle était presque vide, elle était de taille moyenne, il y avait une sorte d’armoire en son milieu, des poufs dans un coin, une cheminée avec un bon feu qui rendait l’atmosphère tiède, un porte manteau, et des lustres. Oui bon, quoi ? Liberty elle est comme ça, un peu dérangée. Et elle a des salles dérangées quand elle en demande :

-Bienvenue dans la Salle sur Demande. Tu y étais déjà allée ? dit-elle tranquillement alors qu’elle mettait son manteau d’Aiglionne sur le porte manteau.

Elle se retourna vers la bleu et bronze :

-Tu sais ce qu’est cette armoire ?

Ceci était bien sur un épouvantard, Liberty gardait une certaine distance avec cette monstrueuse boîte. Elle ne voulait pas montrer à Messaline de quoi elle avait peur. En l’occurrence, Bellatrix Lestrange. Celle qu’elle devait battre à tout prix. La blonde ne doutait pas un instant que Messaline savait ce que c’était :

-Tu vas te mettre devant et utiliser le sortilège adéquat.

Elle se mit sur le côté, toujours à distance de l’armoire. Elle avait réussi à éviter cet exercice tout le temps quand il était passé en cours. Peu de personne le savait pour sa peur, et c’était très bien comme çà :

-Allez vas y !

Messaline observait la lune de la fenêtre de son dortoir, accoudée rêveusement sur la rambarde. Il pleuvait, mais elle s'en fichait. De toute façon, elle allait retirer son uniforme et enfiler une tenue plus appropriée pour fureter dans le château en compagnie de Liberty. La Martinsson n'en revenait toujours pas que la blonde l'ait prise sous son aile. La première fois que Liberty l'avait ouvertement saluée en la croisant dans un couloir, ç'avait causé un choc à ses courtisans, comme Messaline appelait le cortège d'élèves dont l'autre Serdaigle était toujours entourée. D'ailleurs, la Martinsson avait failli ne pas répondre, avant de se souvenir qu'il n'y avait aucune raison pour qu'elle ne le fit pas. Les autres pouvaient penser ce qu'ils voulaient, Messaline s'en foutait pas mal. Et puis, même si Liberty ne l'avait pas explicitement mentionné, la Serdaigle sentait que l'affrontement entre les Mangemorts et les partisans de Potter n'était plus très loin. Ce qui voulait dire que son espérance de vie venait de se réduire. Elle savait qu'elle ferait partie des dommages collatéraux ou des nombreuses pertes que le combat engendrerait. Ca aussi, elle s'en foutait.

Après avoir s'être habillée tout en noir et avoir mis ses Converses, Messaline prit sa baguette et descendit rejoindre Liberty en salle commune. Sans un mot, les deux Serdaigles quittèrent l'endroit, sous le regard désapprobateur des nombreux portraits présents. Elles marchaient silencieusement dans un couloir du septième étage, et lorsqu'elle s'arrêtèrent devant un mur nu, Messaline sut immédiatement où est-ce qu'elles se rendaient. La Salle sur Demande. Suivant la Pendragon qui avait fait apparaître la porte, Messaline jeta des coups d’œil anxieux à gauche et à droite pour être sûre que personne ne les épiait, caché derrière une colonne ou dans un recoin sombre. Apparemment, le couloir était désert. Rassurée, la Martinsson entra dans la salle. Une armoire trônait au beau milieu de l'endroit, et instinctivement, elle sortit sa baguette. Un épouvantard. Super. Liberty allait apprendre que sa plus grande peur, c'était de se retrouver au milieu d'une foule. Mais, comment l'épouvantard allait-il représenter cela ?
Messaline n'entendait pas ce que Liberty disait, concentrée qu'elle était sur l'armoire et ce qui allait en sortir. D'un coup, la Pendragon ouvrit l'armoire, et Messaline se crispa sur sa baguette. De l'armoire sortaient des gens. Des gens que Messaline ne connaissait pas, de purs inconnus, qui se mettaient délibérément à côté d'elle, près d'elle, et qui la touchaient. Elle savait qu'aucun d'eux n'existait, mais la bile monta quand même dans sa gorge. Et les gens continuaient à sortir de l'armoire. Il devait y avoir maintenant une centaine de personnes qui la bousculaient, et discutaient bruyamment entre eux. Pour Messaline, c'était le cauchemar complet. La peur lui dévorait le ventre, alors qu'elle prenait une respiration et hurlait :

- Riddikulus !

La foule fut alors aspirée dans un lavabo géant, et l'épouvantard retourna dans son armoire. Encore sous le choc et l'emprise de la peur, Messaline se tenait droite devant l'armoire, sa main crispée sur sa baguette. Ses jointures devenaient blanches alors qu'elle tentait de se calmer.

Quand Liberty avait vu la Martinsson arrivait tout en noir elle avait réprimé avec difficulté un sourire amusé. Ne lui avait-elle pas dit la vielle au soir qu’elle ne risquait rien ? Elle, elle était habillée de son manteau de Serdaigle ainsi que sa cravate bleu et bronze. Elle arborait fièrement à chaque fois les couleurs de sa maison même si elle aurait bien aimé être une Gryffondor. Toute sa famille était passé chez les rouges et or, du côté maternelle ainsi que du côté paternelle. Elle était l’exception à la règle. Elle savait bien qu’elle avait déçu la Directrice de Poudlard en allant chez les Aigles et par moment elle avait un pincement au cœur, elle savait bien que ça aurait été bien plus facile si elle avait été une Gryffondor mais voilà elle était une Serdaigle. On ne pouvait pas retourner en arrière !

L’attrapeuse de l’équipe des bleus et bronzes avait bien conscience qu’elle n’avait pas répondues « correctement » hier soir à la question que lui avait posé la sixième année à propos de la Prophétie, mais elle espérait que celle-ci n’essaye pas d’approfondir le sujet. Elles arrivèrent enfin à destination et Liberty fit se mettre Messaline devant une armoire, enfin plutôt un épouvantard. La petite fille de Minerva McGonagall, gardait ses distances avec cette boîte monstrueuse. Elle prendrait son courage à demain que si elle voyait que la jeune fille n’arrivait pas à battre sa peur, et ainsi elle montrerait sa propre peur, et çà, elle ne le voulait pas.

La jeune fille ne fut pas vraiment surprise de la peur qu’avait la sixième année, peur de la foule, déjà qu’elle ne supportait pas le contact humain, elle trouvait çà normal qu’elle est la phobie de la foule. Elle allait se décider à agir quand elle entendit un « Riddikulus » hurlait par la bleu et bronze. La foule fut aspiré par un lavabo géant, chacun son ridicule hein ? Mais voilà, elle la voyait immobile, main crispée sur sa baguette. Voyant qu’elle ne bougeait pas, elle se décida à s’avancer vers elle, inquiète. Grosse bourde me direz-vous. Et vous avez raison ! Oubliant complétement l’épouvantard rangé dans sa boîte elle fit face à l’adolescente, mettant ses mains sur ses épaules de façon rassurante, tournant ainsi le dos à la boîte :

-Mess ! Mess calme toi ! Je suis désolée je n’aurais pas …

Elle s’arrêta subitement quand elle entendit la porte de l’armoire grinçait, s’était à son tour d’affronter sa peur. Elle sentit son sang se glaçait. Non non non il ne fallait pas qu’elle panique, c’était … s’était la Lestrange. Elle en oublia complétement que c’était un épouvantard qui était en train de descendre nonchalamment de la boîte. La blonde se retourna avec une lenteur extrême, baguette en main, ses yeux étaient agrandis de frayeur. S’était à son tour que ses jointures soient blanchies. Bellatrix était complétement sortie de la boîte, pointe de la baguette contre sa joue, sourire sadique. La blonde leva sa baguette tremblante, que dire ? Elle avait complétement oublié qu’elle avait à faire à un épouvantard et elle était persuadée d’être face à la véritable timbrée de Lestrange. Sa bouche était ouverte et elle essayait d’articuler un sort mais aucun son ne sortait de sa bouche, sa main tremblait, elle fit un pas en arrière, morte de trouille.

Messaline était debout, face à l'armoire qui contenait l'épouvantard qu'elle venait de battre. Son cœur battait sourdement dans sa poitrine, alors qu'elle regardait fixement le meuble, à demi-inconsciente. Elle fut ramenée à la réalité par le contact de la main de Liberty sur son épaule. La bile envahissait sa gorge tandis que la blonde parlait, s'excusant alors que ce n'était pas sa faute. La petite brunette écoutait distraitement l'autre lui parlait, lorsqu'une forme bougea dans l'armoire. Pendant un instant, la Martinsson redouta la sortie d'une deuxième vague d'inconnus venus pour la tuer, mais il ne sortit qu'une femme aux cheveux noirs. Sa folie pouvait se lire dans ses yeux. Messaline vit Liberty se retourner et faire face à sa peur, mais pourtant, aucun son ne sortait de sa bouche. Crispée sur sa baguette, les yeux agrandis de terreur, elle était tétanisée, comme la Martinsson quelques instants plus tôt.
Celle-ci assistait à la scène, impuissante, avant de suivre une impulsion et de lever sa baguette :

- Riddikulus, murmura-t-elle.

La femme se retrouva aussitôt affublée de vêtements roses flashy. Ses cheveux, d'un noir de jais, étaient devenus aussi blonds que le soleil. Son visage prit un air humilié et elle retourna aussitôt dans l'armoire ; Messaline se jeta sur le cadenas et le ferma solidement autour des poignées du meuble. Elle s'accorda ensuite un instant pour souffler avant de se souvenir de l'existence de Liberty, laquelle semblait toujours effrayée.
Elle voulait la rassurer, mais elle ne savait pas comment s'y prendre. Les gens n'étaient pas son fort. Elle se contenta de tapoter l'épaule de la blonde - c'était déjà beaucoup ; elle était secouée de hauts-le-coeur rien qu'en faisant ce geste simple - et elle dit :

- Je vais peut-être t'être utile, non ?

Elle espérait détendre l'atmosphère. Évidemment, elle poserait des questions. Mais plus tard. Lorsque la blonde serait prête à répondre.

Le seul fait d’entendre parler de la Lestrange, cela la faisait frémir de peur, son sang se glaçait. Quand elle la voyait dans la Gazette du Sorcier – qu’elle recevait chaque jour – elle n’arrivait pas à décrocher son regard grisâtre de l’article. Et là, la voir même si c’était un épouvantard, elle était tétanisée de peur. Incapable de faire quoi que ce soit. C’était bien l’une des raisons qui faisait qu’elle avait à chaque évité cet exercice. Liberty savait très bien qu’elle était sa peur, et n’avait aucune envie de l’afficher devant tout le monde.

Mais voilà, aujourd’hui, elle avait commis l’erreur de se mettre devant la boîte, certes dos tourné mais ça avait suffi à faire réagir l’épouvantard. Et en la voyant, là, devant elle, çà avait suffi à la faire perdre tous ses moyens, incapable de prononcer quoi que ce soit, oubliant même que ce n’était pas la véritable Bellatrix qui se tenait devant elle, sourire sadique aux lèvres, baguette sous la joue.

Alors que la Martinsson prononçait le sortilège pour faire revenir dans son armoire la vile créature, Liberty continuait à faire trembler sa baguette. Et quand celle-ci fut rentrée dans l’armoire et la boîte cadenassée, elle continuait à trembler. Eh bien, çà promettait pour quand elle devrait l’affronter. Il fallait qu’elle arrive à surmonter sa peur de la mangemorte. Elle se « réveilla » de sa torpeur quand elle sentit la main de Messaline sur son épaule, entrain de la tapoter. Ses yeux se rivèrent sur elle, elle mit quelques instants à réussir à assimiler ce qu’elle venait de lui dire, et encore un peu de temps avant de réussir à faire entendre sa voix dans la salle :

-O … oui … s’il … s’il te plait … j’ai … j’aimerais que çà ne ... ne ... sorte pas d’ici ce que tu … tu … tu viens de voir … s’il te plait …

Sa voix était tremblante, elle était au bord de la crise de nerf, les larmes aux yeux. L’attrapeuse des Serdaigles essayait de se calmer, de ralentir sa respiration. Cela se faisait petit à petit mais surement. Elle était gênée, maintenant elle allait avoir des questions :

-J’imagine que tu as des questions …

Une invitation à les poser. Si ce n’était pas maintenant, ça serait un autre jour, un autre moment. Et la bleu et bronze préférait que çà soit maintenant que plus tard. Elle se dirigea vers l’armoire et toucha le cadenas, la boîte eut un tressautement, l’épouvantard essayait de s’échapper. C’est balo, la boîte était bien cadenasser il ne pourrait sortir. Et ça ne la tentait le moins du monde de le faire revenir.